La loi de Transition Energétique arrive, et avec elle, un nouveau rappel des réalités. La maîtrise des consommations d’énergies est un enjeu national. La France doit s’en préoccuper pour des raisons économiques et environnementales. Les copropriétaires aussi, pour des raisons de pouvoir d’achat. Vous syndics, également car vous avez le pouvoir de préserver le patrimoine de vos clients.
En 2014, se soucier de son patrimoine immobilier exige de s’interroger sur son efficacité énergétique. Chaque jour, en effet, de nouveaux immeubles se construisent dans le voisinage, conformes aux exigences de la RT 2012. Leur consommation énergétique est donc quatre à cinq fois moins élevée que celle des copropriétés que vous gérez (classés D ou E pour 65% d’entre elles). Ces immeubles neufs deviennent la référence en terme de confort mais aussi de niveau de charges. Progressivement, les immeubles existants, par comparaison, se dévalorisent. L’ADEME a pu mesurer que cette dépréciation pouvait atteindre 30% dans certains quartiers. Elle atteint en moyenne 15%.
Engager le processus de rénovation énergétique des copropriétés n’est donc pas tant une obligation réglementaire. C’est devenu un devoir et une urgence, d’autant que le processus complet est long. Il doit commencer par une très forte sensibilisation des copropriétaires face à ce double risque : d’une part la hausse continue du prix des énergies et donc des charges, d’autre part la dépréciation de son patrimoine.
Après cette indispensable phase de prise de conscience, le processus passe par un audit de l’immeuble. Le Conseil Syndical y jouera un rôle actif à vos côtés, en favorisant la collecte des informations indispensables. Les consommations des énergies sont bien évidemment nécessaires mais aussi les observations des occupants sur le chauffage. L’audit complet, réalisé par un bureau d’étude thermicien associé à un architecte permettra ensuite de présenter une analyse complète des faiblesses de l’immeuble et des causes hiérarchisées de déperdition énergétique, mais aussi des solutions, du montant des investissements nécessaires et des aides financières disponibles.
Plus d’un an se sera alors écoulé. Aussi, sans attendre que les consultations d’entreprises RGE aient abouti, et que les travaux commencent, vous aurez utilisé les autres leviers qui permettent de réduire les charges : renégocier le contrat de chauffage en fixant des objectifs, négocier la fourniture de gaz sur le marché libre, mettre en place l’individualisation des charges de chauffage source d’indispensable équité, moderniser l’installation de chauffage. Vos copropriétaires auront ainsi réduit leurs charges d’au moins 30%, sans grand investissement. La revalorisation de leur patrimoine pourra alors commencer.