Sur presque 15 millions de logements collectifs que compte la France à fin 2015, plus de 8 millions ont été construits avant 1975, c’est à dire avant l’apparition des premières réglementations thermiques.
C’est dire si la rénovation thermique du parc immobilier français est un enjeu de taille. Songez qu’un immeuble des années 1970 consomme au moins cinq fois plus d’énergie pour le chauffage qu’un immeuble construit en 2016 !
Au delà de l’urgence à rénover prioritairement ces immeubles anciens, il est également important de mettre en place une forte sensibilisation pour lutter contre une tendance lourde : la consommation d’énergie finale des foyers français augmente depuis l’an 2000 de plus de 1,4% par an. Pourquoi ?
Le taux d’équipement en appareils électro-ménagers et plus récemment en consoles électroniques et ordinateurs, a été multiplié par 20 depuis 40 ans.
Mais ramener la consommation moyenne d’énergie de 240 kWh/m2/an (moyenne du parc immobilier) à 80 kWh/m2/an (niveau BBC rénovation), exige d’abord de se pencher sur la consommation de chauffage qui représente 65% de l’énergie finale totale des bâtiments existants.
Les premières actions à engager (lire nos articles à ce sujet), consistent à renégocier les anciens contrats d’exploitation de chauffage. Il est fréquent que leur optimisation permette d’économiser 20% sans aucun investissement. L’installation de robinets thermostatiques et l’individualisation des charges (RFC) complètent ces actions prioritaires et permettent aux plus vertueux de ramener la consommation annuelle au voisinage de 180 kWh/m2/an.
A partir de là, il faut se résoudre à engager les investissements de rénovation énergétique, conformément aux conclusions de l’audit que votre copropriété aura engagé (avant le 1er janvier 2017).
Rénovation ou changement de la chaudière, isolation des façades, de la toiture et du sous sol, ventilation hygro-réglable sont indispensables pour espérer atteindre les seuils gouvernementaux d’économie de 38%, voire de 50%. Votre patrimoine s’en trouvera revalorisé.
Pour atteindre le niveau du label BBC rénovation (80 kWh/m2/an), une action complémentaire sur le comportement de consommation est indispensable. Les dispositifs d’efficacité énergétique active telle que la régulation centralisée du chauffage, le pilotage à distance de scenario d’économies sont désormais éprouvés. Ces dispositifs, très efficaces et peu coûteux sont associés à des crédits d’impôts et Certificats d’Economie d’Energie incitatifs.
A l’image de ce qu’impose la nouvelle réglementation thermique RT 2012, l’affichage électronique dans chaque logement des consommations de cinq usages de l’énergie : chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation, climatisation, éclairage constitue un dispositif de sensibilisation complémentaire très efficace. Les nouvelles réglementations vont dans ce sens.
Revaloriser son patrimoine, améliorer son confort thermique et réaliser d’importantes économies sont le résultat immédiat d’un même bouquet d’actions dont l’une des premières est le vote de l’individualisation des charges de chauffage (RFC).