Pourquoi le coût de l’Eau Chaude Sanitaire (ECS) varie-t-il d’une copropriété à l’autre dans des proportions importantes ? En dessous de quel coût peut on considérer que l’on a optimisé la production d’ECS ?
Si chaque copropriété est a priori un cas particulier, il est néanmoins possible d’éclairer ce débat.
En théorie, le calcul est basé sur le fait qu’il faut 1,162 wattheure pour élever de un degré un litre d’eau. L’eau du réseau arrivant à la chaudière est en général à une température de 15°C à 18°C selon les saisons. Il faut donc un peu plus de 25 kWh pour porter un mètre cube d’eau à 40°C.
Selon que votre ballon d’eau chaude, fonctionnera en heure creuse ou en heure pleine (chauffe eau électrique), le coût de réchauffement d’un mètre cube oscillera entre 2,74 €TTC /m3 et 3,93 €TTC /m3.
Si la chaudière est collective, c’est votre syndic qui fait le calcul annuellement. Son estimation de la proportion « heures creuses / heures pleines » fera varier considérablement le coût qui apparaîtra sur votre décompte de charges. D’autres paramètres sont également imputés sur ce coût sans que la règle ne soit prédéfinie clairement et surtout sans qu’elle soit la même d’un syndic à l’autre. Quote-part de l’abonnement au gaz, quote-part des frais d’entretien de la chaudière, etc….
Annuellement, pour un F3 qui consomme 120 m3, l’ECS représente environ 35 m3. Le coût global devrait osciller entre 95 € et 140 € TTC, auquel il faut ajouter le prix de fourniture de l’eau, soit en moyenne 130 € supplémentaires (prix unitaire moyen = 3,8 € /m3). Vos charges d’ECS devraient donc être de 225 € à 270 €.
Il en va hélas tout autrement !
Les surcoûts par rapport à ce calcul théorique sont nombreux : déperdition calorique dans le ballon, déperditions le long des tuyaux non calorifugés, pertes de rendement au niveau de la chaudière selon que l’on est en hiver (chauffage en marche, donc rendement optimal voisin de 90%) ou en été (rendement proche de 50%). Autant de paramètre qui rendent quelque peu opaque le calcul réel du coût de l’ECS, qui s’élève souvent à plus de 450 € pour l’année soit environ 12 €/m3 !
Voilà donc un poste sur lequel peu d’investissements (calorifugeage, ballon thermodynamique, chauffe eau solaire,…) permettent de faire d’importantes économies.
Le saviez vous ?
Pour garantir une gestion équitable de la facture globale d’eau établie généralement pour tout l’immeuble, chaque utilisateur doit être équipé de son compteur divisionnaire. Le comptage individuel des consommations en logement collectif a été rendu obligatoire en 1974 pour l’eau chaude dans le cadre des économies d’énergie.