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- Les compteurs communicants et les smart grids : vers une gestion optimisée de l’énergie
Un pas important vers les smart- grids
Ça y est ! Dans le cadre de la vaste concertation sur la transition énergétique, la Ministre du développement durable, Delphine Batho , a annoncé le lancement du compteur électrique communicant baptisé «Linky » pour 2014….. C’est un énorme pas en avant vers une gestion optimisée de l’énergie et vers les réseaux électriques intelligents, ou smart-grids. Pourquoi ?
Le consommateur d’énergie, qu’il soit occupant d’un logement ou usager d’un immeuble tertiaire, et a fortiori industriel, devient chaque jour davantage un acteur de sa consommation (consommation intelligente, programmation,…) . En effet, grâce aux informations qu’il peut désormais recevoir via ses compteurs communicants (smart metering), de chauffage (RFC), d’eau, de gaz ou d’électricité, il dispose de tous les éléments pour mieux maîtriser en temps réel sa consommation.
Si ces informations lui permettent désormais de mieux adapter sa consommation, ces mêmes données seraient très utiles aux gestionnaires de réseaux, pour leur permettre d’adapter la production aux besoins de la demande. Entre les centres de production des énergies (eau, chaleur, électricité) et le consommateur, les réseaux doivent donc devenir intelligents (smart grids) pour pouvoir tenir compte de ces données instantanées, procéder aux arbitrages de transport, réguler les centres de production, de façon à optimiser les coûts et le lissage des pics en fonction d’une demande réelle.
L’exigence de développement des EnR a besoin des smart grids
Les Energies Renouvelables (éoliennes, solaire photovolataïque,..) ont une caractéristique commune : elles sont décentralisées et souvent loin des lieux de consommation, et produisent une électricité dont les paramètres sont difficile à gérer : production intermittente (éoliennes), faible puissance (photovoltaïque), production non stockable. Faire croître leur proportion dans le mix énergétique français pour atteindre l’objectif des 20%, exige donc de gérer cette nouvelle production avec une certaine souplesse, et de disposer de réseaux doués de flexibilité. Il est donc indispensable que les réseaux puissent optimiser la contribution des EnR au sein de l’ensemble de l’énergie transportée depuis les sites centralisés (centrales nucléaires). Les réseaux deviennent donc intelligents (smart grids). Ils intègrent notamment des outils de prévision d’ensoleillement et de vitesse du vent (logiciel IPES), mais aussi des outils de gestion prévisionnelle de la maintenance, diagnostic instantané en cas de défaillance, analyse des paramètres du réseau (niveau de tension). Le système d’information ECO2mix permet de connaître l’état de la production française par filière toutes les 15 mn, ainsi que le niveau d’émission de CO2 et les besoins de la consommation… Le système EcoWatt permet d’alerter les consommateurs au cas où un délestage serait indispensable.Il est très utilisé en Bretagne, Région située en extrémité de réseau. La mutualisation de ces réseaux au niveau européen étant indispensable pour optimiser la production d’énergie à l’échelle du continent, les « Super smart grids » apparaissent déjà.
Quels rôle pour les smart meters ?
Le consommateur bénéficie désormais d’informations sur sa consommation d’eau et de chauffage grâce aux compteurs communicants. Pour ces énergies, il est déjà familiarisé avec les nouveaux services que permet la télé relève des compteurs d’eau (détection temps réel des fuites, alerte en cas d’anomalie de consommation,…). Le consommateur sait que ces services lui permettent de baisser sa consommation de plus de 15%. Ce qui est vrai pour l’eau l’est aussi pour le chauffage (d’où l’intérêt de l’individualisation des charges et l’application du décret 2012-545), mais aussi pour l’électricité. C’est pourquoi il est indispensable que les smart meters « Linky » soient rapidement installés. Désormais chacun peut agir sur sa consommation, y compris à distance grâce aux «energy-box » qui apparaissent sur le marché et permette de moduler les différents usages de l’énergie dans un logement. Ces services qui permettent de modifier les niveaux de consommations et donc de réduire la facture d’énergie, exige que les réseaux puissent adapter la production en temps réel. Par ailleurs la tarification modulée en fonction des horaires, la tarification progressive que le Gouvernement veut instaurer, ou encore les variations tarifaires entre les fournisseurs d’électricité sur le marché bientôt dérégulé inciteront le consommateur à s’équiper en automatisme pour optimiser sa facture. Il pourra également autoriser le producteur à effectuer des micro-délestages de quelques minutes sur certains appareils électriques, moyennant rémunération par une contribution aux économies. Il chargera les batteries de sa voiture électrique aux meilleures heures…..
Le smart metering est un jeu gagnant-gagnant qui exige que les réseaux, les compteurs et les consommateurs soient « smart » (intelligents)…Le futur est déjà arrivé !