En cette période de rebondissements politiques, quelques certitudes demeurent. Celle concernant l’augmentation des prix de l’énergie dès le début du mois de juillet en fait malheureusement partie.

En moyenne, le tarif du gaz devrait en effet augmenter de 11,7 % au 1er juillet 2024. Si cette augmentation avait déjà été plus ou moins anticipée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dès le mois de février, elle s'avère néanmoins plus élevée que prévu.

Dans les détails, le prix du kWh pour les ménages avec chauffage au gaz passera de 0,09140€ TTC en juin à 0,10261€ TTC en juillet. Le prix du kWh pour les ménages avec cuisson et eau chaude passera quant à lui de 0,11261€ TTC à 0,13159€ TTC sur la même période.

À la lumière de ces éléments, le surcoût moyen pour un client résidentiel est ainsi estimé à plus de 120€ par an.

Face à ce constat, l’individualisation des frais de chauffage (IFC) apparaît comme une solution aux défis de la sobriété et de la défense du pouvoir d’achat des Français.

L’individualisation des frais de chauffage, un dispositif qui a fait ses preuves

Pour mémoire, de nombreux pays européens ont d’ores et déjà individualisé les charges de chauffage, en application de la directive européenne 2012/27/UE. Que ce soit l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark ou encore la République Tchèque, tous les pays ayant transposé l’obligation de l’IFC dans leur droit national sont satisfaits de cette mesure et ont noté des évolutions dans la consommation de chauffage des individus.

Tous estiment par ailleurs que la mise en place de robinets thermostatiques (RTH), qui permettent de régler la température des radiateurs, est nécessaire pour réduire la consommation dans les logements collectifs.

Rappelons en outre que l'individualisation des frais de chauffage apporte de la transparence et stimule souvent les projets de rénovation tout en réduisant la consommation et donc la facture des ménages.

Une économie de 120€ / an en moyenne

Dès 2019, l’ADEME a réalisé une étude sur l’individualisation des frais de chauffage regroupant l’ensemble des parties prenantes, servant de référence dans le cadre de la rédaction du décret et de l’arrêté IFC, conformément à ce que le gouvernement avait indiqué lors des débats autour de la loi ELAN.

Cette étude relevait que la mise en place de cette mesure permet en moyenne des économies de chauffage de 15 % par an, soit 120€ net par an. Elle rappelait également que la mise en place de l’IFC n'est « pas (un) facteur inhibiteur », mais apparaît davantage comme un facteur « plutôt neutre voire un outil de sensibilisation qui stimule les travaux (de rénovation énergétique). » L’intérêt du comptage individuel étant qu’il permet à la fois d’obtenir des résultats très rapides en termes de retour sur investissement et de renforcer la rentabilité des travaux énergétiques.

À ce titre, et alors que les prix de l’énergie continuent d’augmenter, l’individualisation des frais de chauffage relève bien d’un dispositif dont la mise en œuvre s’inscrit en adéquation avec la défense du pouvoir d’achat des Français, par ailleurs soucieux des enjeux environnementaux. C’est aussi la seule démarche qui intègre et valorise le paramètre comportemental des citoyens, dont personne ne niera l’importance ni les effets potentiels sur la consommation d’énergie par la responsabilisation individuelle.

À l’heure où le Médiateur national de l'énergie souligne une augmentation de ses interventions de 3 % par rapport à 2022 et de 49 % par rapport à 2019 du fait des difficultés croissantes des ménages à régler leurs factures énergétiques, il apparaît plus que jamais opportun d’intensifier les campagnes de sensibilisation et de communication pour informer un large public des avantages de l’IFC, véritable levier stratégique dans la transition énergétique, favorisant les économies financières pour les ménages.

 

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