La troisième révolution industrielle est en marche (lire nos articles précédents). Elle concerne le marché de l’énergie, et comme d’autres secteurs de l’économie, c’est internet qui va accélérer cette révolution. Cinq tendances majeures se dessinent déjà, qui auront un impact majeur dans les dix prochaines années sur notre manière de consommer l’énergie. 

Revue de détail.

  1. Les énergies renouvelables sont désormais les moins chères.

Déjà en 2016, la majorité des fermes éoliennes terrestres constituent la source d’électricité la moins chère d’Europe. En parallèle on assiste à une baisse régulière des coûts de l’électricité d’origine photovoltaïque, grâce à des gains de productivité dans la conception des panneaux d’une part mais surtout à cause du coût grandissant du transport de l’électricité. Le coût global « production + transport » devient favorable à la production diffuse, locale et rend progressivement trop chère l’électricité produite à partir de grandes centrales thermiques ou nucléaires, éloignées des sites de consommation.

Une nouvelle ère démarrera dès que le solaire et l’éolien seront systématiquement moins chers que le gaz, le charbon et même le nucléaire « post fukushima ». Ce sera avant 2026.

  1. L’énergie solaire sera l’énergie la plus utilisée dans le mix

Compte tenu de la baisse de ses coûts, et de la possibilité d’envisager une production diffuse, proche des lieux de consommations, les investissements internationaux vont se focaliser sur cette énergie, qui deviendra la plus utilisée au niveau mondial dans le mix énergétique, au détriment du charbon et du gaz, dont le déclin est engagé.

  1. Les centres urbains produiront plus d’énergie que les acteurs historiques

Les projections les plus pessimistes révèlent qu’au plus tard en 2050, grâce au développement de la production diffuse d’énergie (solaire, petit éolien, biomasse issue des déchets et eaux usées), la production d’énergie viendra majoritairement des centres urbains. Par ailleurs, certaines marques industrielles ou commerciales ont déjà annoncé (cf COP 21) qu’elles ne consommeraient plus que de l’énergie renouvelable.

Sous cette double évolution, les acteurs historiques tels que GDF ou EDF, seront devenus minoritaires dans la production d’énergie (gaz et électricité), et auront peut être décidé de se recentrer sur la gestion des réseaux et la distribution des énergies à leur clientèle, à l’image du géant allemand EON qui s’est déjà séparé de son activité production.

  1. La fin des centrales à charbon ou nucléaires est déjà inscrite dans les coûts

Produire localement des énergies renouvelables (photovoltaïque ou micro éolien) ne coûte déjà dans les conditions optimales que 0,07 $/ KwH alors que transporter l’électricité produite de façon décentralisée dans des centrales nucléaires ou à charbon coûte déjà plus de 0,10 $ / kWh, soit 30% plus cher, sans même intégrer les coûts de production dans ces centrales très capitalistiques.

La fin de ces productions décentralisées est donc devenue inéluctable à courte échéance.

  1. Le digital accélère la révolution de l’énergie

Elon Musk, ce génial entrepreneur qui a su créer Paypal, Tesla ou Solarcity, a compris avant beaucoup d’autres que le digital va redistribuer les cartes sur le marché de l’énergie. De la même façon que dans le secteur informatique, des start up comme Google, facebook, Amazon ont su prendre le leadership sur les dinosaures IBM ou HP, de la même façon dans le marché de l’énergie les start up vont balayer les géants d’aujourd’hui, englués dans des investissements trop capitalistiques et dont les coûts de productions sont désormais hors marché.

Avant dix ans, ces cinq tendances de fond auront bouleversé le marché de l’énergie, pour le plus grand profit des consommateurs.

Partager cet article

En savoir plus sur ce thème
Tous les thèmes